L'angle mort, drame de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic, France, 2019, 1h44, avec Isabelle Carré, Jean-Christophe Folly, Golshifteh Farahni.

Un homme, Dominique Brassan, emballe des guitares dans leur boîte en carton. C'est son job. Il a une vie simple, habite Place des Fêtes à Paris, voit une amie qui semble l'aimer sans que cela provoque chez lui des envies de stabilité affective avec elle. Tout cela paraît normal et à plus d'un titre sans histoire. Et c'est un peu là le problème du film. Puis on voit cet homme, qui au demeurant est noir, souffrir, se deshabiller, se pencher au-dessus d'un lavabo en émettant des sons de souffrance, et disparaître à notre vue. Puis, la caméra déambule dans les rues sans lui. On comprend qu'il est invisible. Tout cela ne le rend pas heureux, cet homme.Il rencontre sa mère qui lui demande s'il fait toujours l'invisible. Il utilise ce don un peu au hasard, on ne comprend pas pourquoi il décide de le mettre en pratique à un moment donné, à la grande stupeur de sa copine qui ne comprend pas ses disparitions soudaines, par exemple au milieu d'une fête. A la fin, il rencontre une guitariste aveugle incarnée dans ce rôle par Golshifteh Farahni, qui sent sa présence sans avoir besoin de le voir. Voilà. C'est parfois long, il n'y a pas d'action ou d'intention, on ne sait pas vers où l'on va, on suit l'idée romantique après tout de traiter de l'invisible, de l'indifférence des gens.