L'oeuvre sans auteur, film allemand en deux parties de Florian Henckel von Donnersmarck, 2018, chaque partie fait 1.30 h. Avec Sébastien Koch et Tom Schilling, Paula Beer.

C'est une histoire complexe qui montre que les Allemands pendant la dernière guerre n'étaient pas épargnés dans la folie hitlérienne de la théorie de pureté de la race. Là, ce sont les handicapés mentaux qui sont éliminés à l'aide des gaz d'échappement. Le film montre une jeune fille magnifique, insouciante, libre de son corps qui ne correspond pas à l'idéal nazi d'utilité. Les parents s'inquiètent de la trop grande liberté de la jeune fille, de son état amoureux et la considèrent comme anormale au point de l'emmener consulter dans un centre gynécologique dirigé par un docteur nazi à 100% qui est saisi par la beauté de la jeune fille et ne pratiquera pas sur elle, en personne, la stérilisation. Son frère assiste à l'enlèvement de sa soeur qu'il adorait par les autorités. Il ne la reverra plus, car elle sera éliminée. C'est avec ce traumatisme que se construit le jeune homme qui au fil des ans devient peintre à la fin de la guerre. Mais comme il se trouve en RDA et qu'il n'est pas d'accord avec la ligne soviétique, il passe à l'ouest. 

Il y a aussi le père de la jeune fille qui refuse d'adhérer au parti et se voit virer du lycée où il enseignait et obligé de laver les escaliers d'une administration. Un moindre mal quand on sait que les opposants au régime étaient internés et réduits qu silence. Le fils lui succèdera dans cette tâche quand il était encore en RDA et qu'il refusait de peindre selon les critères du régime, alors que le médecin qui avait éliminé sa soeur retrouvait son poste, comme si rien ne s'était passé. 

Film magnifique.