Joker, drame de Todd Phillips, E.U. et Canada, 2019, 2.01h, avec Joachim Phoenix et Robert de Niro.
C'est d'abord l'histoire d'un homme qui essaie de gagner sa vie en faisant l'homme sandwich en tenue de clown. Il se fait voler son panneau de publicité, mais au lieu de laisser tomber, il course les gamins et se fait matraquer dans une ruelle. A partir de cet évènement, sa vie va prendre un tournant violent par le fait qu'il va se faire virer de ce boulot, qu'un de ses compagnons de misère lui passe un révolver, et qu'il essaieà nouveau de rêver à un avenir de comique. Il passe sur des petites scènes sans grand public, soigne sa mère qui délire plus que lui, essaie de vivre sans être dans un hôpital. Il essaie de connaître le secret de sa naissance, de sa mère et de comprendre pourquoi il n'est pas normal et a des crises de rire intempestif qui font peur aux gens. Par exemple, dans un bus, il essaie de faire rire un gosse et comme la mère interdit au gamin de l'approcher, il est pris soudain d'un rire terrible qui alarme les passagers. Il sort alors une carte de sa poche pour montrer à la mère qu'il est malade et qu'elle ne doit pas s'effayer. Mais dans les transports en commun, il voit une agression envers une jeune fille et tue les types. A partir de là, l'escalade de la violence se fait plus régulière. Il arrive à tuer sa mère pour lui avoir caché d'avoir été adopté, violé par son beau-père et maltraité. Ce fut à l'origine de son dérèglement. En fait, il sait qu'il ne peut vivre qu'enfermé et protégé par les infirmiers psychiatriques.
Film très dense où les scènes se multiplient pour montrer la difficulté de vivre avec un handicap psychologique de ce type et le rôle que Joachim Phoenix interprète est incroyable de justesse. Il faut être un acteur de génie pour réussir ce rôle. De Niro qui accepte un rôle de second et en fait il n'a qu'un rôle mineur d'animateur télé qui reçoit ce comique. C'est un film terrible sur la misère, sur la violence des rapports. Cela fait penser aux gilets jaunes, à leurs revendications. On sort de ce film bouleversé et très impressionné.