La lutte des classes, comédie de Michel Leclerc, France 2019, 1h30, avec Edouard Baer, Leila Bekhti, Ramzy Bédia, Eye Haidara, Xavier Alcan, Laurent Capelluto.
Tout tourne autour de ce couple formé par Paul et Sofia, moderne, convaincu et défendant bec et ongles les principes de la laïcité et de l'école publique. Ils vivent dans un immeuble qu'ils quittent bientôt pour habiter dans une maison qui a fait rêver Sofia dans son enfance : elle la voyait du haut de sa tour. Mais voilà, première discussion qui signe d'entrée de jeu ce que le film sera : Paul ne veut pas faire de bénéfice sur la vente de leur appart pour entrer dans la maison, c'est contraire à ses principes anticapitalistes. Sofia veut la maison et il dut céder sous sa pression, ce ne sera pas 400.000€ mais 399.999€. D'emblée, ce film dresse un catalogue de compromis qu'ils vont devoir faire pour vivre dans ce quartier et dans cette maison. D'abord à l'école, Corentin voit ses copains partir l'un après l'autre dans une institution catholique et reste le seul "blanc" parmi ses copains immigrés qu'il adore. Des histoires entrainent le directeur de l'école à demander à Corentin qui parmi ses copains fout le bordel. Corentin le dit et à partir de là, ses ennuis commencent. Les gamins le menacent et il a peur d'aller à l'école, fait la bleue comme on disait, ce qui alarme ses parents ne sachant plus quoi faire. Entre un père déjanté et une mère stressée et déterminée, le gamin ne sait plus sur quel pied danser. Les parents essaient à leur tour de le changer d'école laïque mais dans le fond, le gamin n'en veut pas. Il s'enfuie pour rejoindre ses copains et retourne dans son école. Là, bien entendu, les parents sont confrontés à toutes sortes de questionnement : pourquoi les gosses ne s'intéressent pas au cinéma. Paul a une réponse : leur dire que c'est défendu et ils trouveront le moyen d'y aller gratuitement. etc etc.
Ce film est hilarant du début à la fin. La prestation des comédiens est remarquable, Edouard Baer se surpasse et c'est une joie extrême que de le voir habiter ce personnage déjanté. Les convictions politiques que développe le film en font un petit bijou de références citoyennes. Bon film.