M ou Le souvenir d'enfance, drame de Yolande Zauberman, Israël, 2019, 1h46. 

Menahem à la voix d'or revient auprès de sa famille qu'il a quitté pendant 15 ans, à l'âge de 20 ans, pour essayer de renouer avec elle. Mais auparavant, il rencontre ses anciens amis de la communauté religieuse à laquelle il a appartenu dans la ville de Bnei Brak, la ville des hommes en noir, près de Tel Aviv. Il veut savoir si d'autres que lui ont subi les viols à répétition. En effet, tous avouent. Les parents sont très distants avec leurs enfants et dans ces communautés très religieuses dont on apprend qu'il y a des dynasties d'origine polonaises qu'on reconnaît à leur chapeau, les enfants sont pris en charge par les aînés qui s'occupent d'eux comme des frères, dorment tous ensemble et commettent des attouchements que personne ne réprime, comme si tout allait de soi. Le père l'avait rejeté lorsqu'il lui avait dit qu'il avait été violé : "Tu es impur", lui dit-il. Menahem subit les viols depuis l'âge de 4 ans. Son père lui précisera que lui a su très tôt qu'il ne pouvait pas être approché en disant à son fils qu'il devait sans doute être responsable de ce qui lui était arrivé. Ceux qui admettent avoir subi ne serait-ce qu'une fois un viol, conviennent ne plus être comme avant, mais ont réussi malgré tout à fonder une famille. On peut se demander si leurs enfants subissent à leur tour les approches non voulues. Menahem n'en est pas moins content. Il renoué avec ses parents, leur a pardonné les silences, les non-dits. Le vie reprend son cours. 

film assez fort et déroutant. On en sort sidéré. Mais il faut le voir pour comprendre que nul n'est à l'abri des coups du sort.