Les témoins de Lendsdorf, drame d'Amichai Greenberg, Israël, 2019, 1h35.

Un chercheur travaille avec des témoins sur la recherche de l'emplacement d'une fosse commune dans un village autrichien pendant la shoah. Son travail méthodique est soudain accéléré lorsqu'on lui pose un ultimatum : terminer son travail parce que le champ où se situe vraisemblablement la fosse va être bétonné s'il n'apporte pas de preuve tangible. Il demande l'accès à des dossiers classifiés, encore secrets, comportant des témoignages de personnes qui ne voulaient pas communiquer à l'époque de leur enregistrement. Il découvre par hasard celui d'une femme qui se disait jusqu'à présent sa mère juive mais qui en réalité a pris un nom et une identité par un concours de circonstances qu'elle explique dans ce témoignage. Le chercheur en est bouleversé, lui qui se croyait juif de naissance n'est pas du tout juif même si son père a reconnu sa mère comme telle ayant accompli des actes qui ont sauvé sa famille. Cela ne suffit pas. Sa mère doit lui raconter ce qu'il s'est passé réellement. Mais pour autant, il convoque sa soeur et lui annonce qu'ils ne sont pas juifs, que leur mère est une goy et en vertu de quoi, il se coupe les cheveux et la barbe, il n'est plus possible pour lui qui était alors très religieux de continuer dans cette voie. Par ailleurs, de témoins en témoins, l'un d'eux lui confie un carnet où étaient consignés les prières que chacun récitait inscrites au dos d'une liste de personnes exécutées et mises dans cette fameuse fosse. Il avait donc la preuve que la fosse a bien existé et le chantier qui devait être mis en route et supprimé.

un film fort sur une quête d'identité mais aussi haletant parce que construit à la manière d'un film policier à la recherche de témoins, de traces.