Green Book: sur les routes du sud, drame de Peter Farrelly, US, 2018, 2h10, avec Mahershala Ali et Viggo Mortensen.

la performance de Viggo Mortensen est remarquable. Il a grossi au moins de 20 kg pour être dans ce rôle d'italo américain qui joint les deux bouts en faisant des concours de bouffe !  Il était employé dans une boîte de nuit comme videur, homme de main. Il frappe un peu fort un homme qui cherchait la bagarre. Bref, la boîte ferme pendant deux mois et il doit chercher du travail. Les concours de bouffe ne suffisant plus, il se présente pour un nouvel emploi, celui de driver pour un artiste noir. Il refuse de cirer les pompes du mec et prendre soin de lui. Ce qu'il veut, c'est conduire, assurer sa sécurité et basta. Pendant deux mois. L'artiste hésite mais le rappelle et l'engage. Forte tête et carrément grossier, il a du mal à comprendre ce qu'on veut de lui alors qu'il a été clair.  L'artiste a d'abord du mal à l'accepter en tant que tel. Il veut modifier sa façon de penser, il veut lui apprendre les bonnes manières, mais rien n'y fait. Sa générosité en tant qu'italien le fait flancher. C'est ainsi qu'ils partent sur les routes, à l'aventure du Sud profond, avec deux autres musiciens du trio qu'ils forment. De concert en concert, les événements s'additionnent. et les situations difficiles qui montrent les difficultés d'être noir dans les années 60 dans ce Sud traditionnaliste et raciste où le fait de donner du plaisir aux Blancs ne change pas leur façon de percevoir les Noirs. Petit à petit, l'artiste et son chauffeur crééent des liens, si bien que lorsque le contrat se termine, ils ont chacun de leur côté une certaine nostalgie, comme un regret de l'arrêt de la tournée. Et l'artiste comprend qu'il a trouvé une famille avec cet italo américain non raciste, non homophobe, drôle et généreux. Lui-même ayant accepté au cours du voyage d'être ce qu'il était, noir, musicien et drôle. Un beau film sur l'amitié.