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cinéma d'auteur
15 novembre 2017

Carré 35

Carré 35, documentaire d'Eric Caravaca, France 2017, 1h07.

Ce n'est pas un documentaire ordinaire. C'est plutôt un film qui reconstitue une histoire, celle de la famille de l'acteur réalisateur qui va chercher à l'aide d'archives à comprendre les mystères qui entourent certains actes dans la famille, comme celle de nier la maladie de la petite fille trisomique morte à 3 ans. Il s'aperçoit que les malades mentaux sont entourés de non-dits et une scène assez éprouvante pour le spectateur montre de façon précise une salle d'hôpital où sont allongés chacun dans un lit des malades atteints de maladies mentales, de malformations, en somme des anormaux. Zoom sur plusieurs d'entre eux. La voix off dit que le désir profond des gens qui ont un malade de ce type dans leur famille est de souhaiter la mort de cet être qui ne peux vivre normalement. La mère du réalisateur alors âgée nie avoir eu une enfant anormale, dit qu'elle était vive, joyeuse, et qu'un jour, elle est morte. Elle ne dit pas non plus à quel âge, ni où. Elle dit avoir déchiré toute trace, photo, papier, que tout cela est inutile et qu'elle n'en avait pas besoin. Qu'elle n'est jamais allée sur sa tombe et d'ailleurs elle précise qu'il n'en existe aucune. L'époque troublée par la guerre coloniale en Algérie, retour de la famille au Maroc et départ en France, changement de ville souvent, instabilité. Après la petite fille sont nés deux garçons normaux ceux-là dont le réalisateur.

On se promène avec lui devant la maison marocaine entourée de murs blanchis à la chaux d'où dépassent les roseaux, typiques paysages marocains de l'époque coloniale. Des bouts de films où l'on voit ses parents se marier, jeunes et insouciants, faire la fête. La petite n'apparaît presque pas ou jamais. Alors il interroge ses cousins, ses tantes et oncles, ses grands-parents. Finalement, un de ses cousins lui raconte qu'il a vu arriver sa mère avec la petite trisomique à Casablanca car elle ne pouvait plus la garder en France avec elle. Il lui raconte aussi qu'un jour, il est entré dans sa chambre et croyant qu'elle dormait s'est inquiété et a prévenu sa famille qui constate le décès de la gamine. A la fin du film, on voit qu'il a réussi à emmener sa mère sur la tombe de la petite fille.

Film essentiel mais très éprouvant, magnifique de sensibilité. 

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