Description d'un combat, de Chris Marker, 1961. Texte dit par Jean Vilar. 57 minutes.
Le pays, Israël en 1960. Le pays du rêve, pas pour longtemps. Douze ans après son indépendance, le pays est revisité par Chris Marker. Un long périple commence sur les traces laissées par les guerres, les traces de civilisation, les habitants encore joyeux. C'est un long poème dit par Jean Vilar dont le ton sera repris beaucoup plus tard par Frédéric Mitterrand quand il racontait ses films. Autant dire qu'on ne retient pas grand chose parce qu'on se laisse bercer par le rythme lancinant et monocorde. C'est à la fois fascinant et terrible quand la voix se porte sur des sujets dramatiques tels que l'Exodus, les Kibboutz, les enfants d'Israël enrégimentés et insouciants où (je le reprends) Israël "son existence, sa liberté, c'est l'enjeu du premier combat. C'était le temps des miracles. Mais les miracles meurent avec ceux qui les ont vus.". Chris Marker dit "Devenir une nation comme les autres, c'est acquérir le droit à l'égoïsme des nations, à leur aveuglement, à leur vanité de nations. Mais toute l'histoire d'Israël s'est élevée d'avance contre une force qui n'est que la force, une puissance qui n'est que la puissance. La force et la puissance ne sont elles-mêmes que des signes. Et la plus grande injustice qui pèse sur Israël, c'est peut-être de n'avoir pas le droit d'être injuste". Que dire de plus. Il faut voir le film. C'est tout.