A paesa di Calabria (un village de Calabre), film de Shu Aiello et Catherine  Catella, Ialie, 2016, 1h40.

Quel beau film sur la fraternité des peuples. C'est l'histoire d'un village de Calabre délaissé par ses habitants les plus jeunes en âge de travailler et où les anciens dominent en nombre. De belles personnes et des petites vieilles fragiles. Beaucoup de maisons sont abandonnées. Un jour, raconte un ancien, son fils lui ramène 10 hommes dans la nuit qui avaient débarqué sur la plage avec un bateau. Certains sont restés, d'autres sont partis. Mais ceux qui sont restés, accueillis chaleureusement, ont restauré les maisons abandonnées et ont travaillé. Un en particulier, charpentier, s'est très vite intégré, a parlé italien, vécu avec une famille. Depuis, de nombreux rescapés de la tourmente des guerres en Afrique et au Moyen Orient sont arrivés, comme les premiers il y a 10 ans. Certains restent au village, d'autres partent vers les grandes villes. Mais ils restent le temps de se refaire une santé, d'apprendre la langue et les coutumes, de s'adapter. Ils sont tous reçus avec bonheur car ils redonnent de la vie au village. Ce fils qui avaient ramené à son père les premiers rescapés, est devenu le maire du village et lutte contre la mafia qui trouve dans cette main d'oeuvre un moyen de se faire de l'argent. Ce courageux maire s'est porté partie civile en face de cette mafia. Une femme géniale apprend l'italien aux enfants avec un dévouement et une patience remarquables. Ils apprennent en chansons et dessins. Toutes les semaines, la fanfare du village passe  et anime les rues devant les regards éberlués des nouveaux habitants à qui le village apporte nourriture et éducation, religion et protection. Il y a des défilés de la vierge, des baptêmes. Chacun trouve ce qui le rassure. Rien n'est obligatoire, mais tous se plient à une certaine tranquillité après avoir subi dans les camps où ils sont passés, violence, viols et qui ont côtoyaient la mort sur les bateaux de fortune, lancés sur la mer au grè du courant. Les pauvres apportent des savoirs faire, des chants, de la culture, alors que les riches ne sonnent pas un crouton de pain. C'est l'un des anciens qui disaient cela. Quel beau film en ces temps douloureux.

Il faudrait qu'il passe aux heures de grandes écoutes sur les chaînes de télévision.