Tikkoun, drame d'Avishai Sivan, Israël, 2015. en NB, 2 heures.

L'ambiance est donnée d'emblée. Un bovin entre dans un couloir au bout duquel il est abattu selon les méthodes rituelles juives. La bête est ensuite vidée de son sang, accrochée à des tinets et hissée pour terminer le travail de préparation de la carcasse. On est à Jérusalem, dans le milieu orthodoxe juif. Haïm-Aaron, le fils du boucher, part très tôt le matin, avant la levée du jour, étudier dans une yeshiva. Ses aptitudes et sa dévotion font l'admiration de tous. Cependant, comme il s'impose un jeûne très suivi, un matin, il perd connaissance. Affolement dans l'école, les secours arrivent, rien n'y fait, le jeune homme est considéré comme mort. Son père intervient, déterminé à redonner la vie à son fils, il lui fait un massage cardiaque si efficace que le jeune homme revient à la vie. Le miraculé est encensé. Cependant, sa vie est bouleversée et il s'ouvre à la curiosité du monde qui l'entoure alors qu'il avait été jusqu'à présent tourné entièrement vers l'étude. Ce qui l'entraîne de fil en aiguille à regarder son corps et ses désirs, les filles et leurs secrets qu'il va essayer de percer au grand dam de ses pères et des rabbins qui l'examinent d'un oeil réprobateur. Ses expériences ne l'entraînent pas vers l'extase et il écrit toutes ses réflexions dans une sorte de cahier qu'il cache entre les planches de son bureau à l'école. Son père très inquiet est perturbé. Son fils n'étudie plus de la même manière, devient mystérieux et l'ambiance familiale se dégrade d'autant que ses soeurs et elles sont nombreuses ne comprennent pas ce qui se joue. Le père, nerveux, n'arrive plus à tuer sereinement ses bêtes si bien qu'une fois le bovin n'a pas été tué de façon efficace et gigote encore lorsque l'oprération finie, on constate que la bête n'est pas casher, c'est-à-dire conforme. Du coup, le père ne veut plus tuer d'animaux, va lâcher ses bovins dans la nature. Par un concours de circonstances, ses vaches se retrouvent sur une route (il faut dire qu'en Israël, les distances sont très courtes) où un véhicule en percute une et percute aussi le jeune homme qui errait dans le coin. Il se relève et va mourir chez lui, dans son lit.