Bella e perduta, drame de Pietro Marcello. Italie, 2015, 1h27.

Dès le départ, le film tourne autour de la relation de l'homme à l'animal et commence par des bruits d'abattoir. On avance avec la caméra dans le couloir carrelé qui amène l'animal sur son lieu fatal, passe devant un jeune buffle qui attend son tour. La bête s'arrête et repart. Apparaît un homme masqué qui avance à travers un bureau de gens masqués travaillant en pool (open space) sur des livres de comptes, impersonnels, anonymes. On arrive à la campagne, l'herbe est très haute, un buffle s'y couche, un palais, une ferme. L'homme masqué parle seul et évoque l'histoire de ce lieu, on revoit l'histoire de ce palais, de la ferme, des animaux, des troupeaux, de la beauté des paysages, de l'Italie, un enchantement. Un homme nettoie ce qui reste des lieux détruits par la camorra qui a tout brûlé. Il passe sa vie à préserver les lieux de la destruction totale et sauve le bufflon. Le personnage masqué, Polichinelle, le récupère pour l'emmener avec ses congénères chez un gardien de buffles qui lui fait remarquer que cet animal n'est bon qu'à l'abattoir car n'est pas une femelle et donc ne donne pas de lait qui permet la fabrication de la mozzarella. Mais pour y arriver, l'homme et l'animal traversent des paysages sublimes pour lesquels il évoque la vie resplendissante et passée de l'Italie. Un vrai road movie, magnifique, grandiose et nostalgique.

Pour qui a vu son précédent film, La Bocca del Lupo, et qui a aimé, aimera ce film.