L'ange blessé, drame franco-kazakh d'Emir Baigazin, 2016, 1h53.

Au Kazakhstan, dans une région caillouteuse et déserte, friches industrielles, pauvreté des habitants qui demeurent dans des maisons en torchis. La désespérance de vies oubliées du monde industriel, des friches qui recèlent une pauvreté alarmante, l'électricité coupée par économie de l'Etat. Les gens qui y vivent sont des laissés pour compte de la société, des très pauvres, impuissants devant la violence des temps. La vie de quatre adolescents qui espèrent une vie meilleure. Le film commence par la vue dans un miroir d'un garçon qui mime la boxe. Le second garçon est sur un si petit pupitre à étudier dans un cahier qu'on peut se douter qu'il ne s'en sortira pas, d'autant que son père vient de sortir de prison et le désoeuvrement fait basculer une vie fragile.Sa vie sera d'autant plus fragile que sa petite amie est enceinte et qu'il devra trouver une solution rapide.  Un autre recherche parmi les décombres d'une friche industrielle les morceaux de cuivre qu'il va revendre à un bookmaker chinois et un jour dans son périple, tombe sur trois autres qui lui font croire à l'impossible trésor. Et puis, on entend un garçon entonner l'Ave Maria avec une voix extraordinaire, aussi incroyable dans un tel lieu. Il fait partie des jeunes espoirs du Kazakhstan. Par manque de chance, et parce que le milieu ne supporte pas sa réussite, des voyous lui demandent de casser la figure à un garçon obèse. Il ne veut pas. Le chanteur tombe malade juste avant un concours qui lui aurait permis l'accès à un autre avenir, il perd sa voix et devient voyou à taper encore plus fort que les autres. 

Le réalisateur parle de la perte de l'innocence.