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cinéma d'auteur
12 mai 2015

Le labyrinthe du silence

Le labyrinthe du silence, drame allemand de Giulio Ricciarelli (2014 - 2h03)

Les vainqueurs écrivent l'histoire en privilégiant l'horreur, la démesure de la terreur, justifiant la nécessité de vaincre le monstre. Mais cette histoire n'est pas diffusée en Allemagne où il s'agissait après 1945 de reconstruire avec les hommes tels qu'ils ont été. Adenauer a dû faire avec et même plus : les  nazis redevenaient des Allemands ordinaires menant une vie ordinaire, leurs participations et leurs crimes ont été effacés sauf pour les 350 jugés à Nuremberg en 1945. Donc aucun n'était plus concerné par le passé.

Or dans ce film,c'est en demandant du feu  qu'un artiste juif qui avait été déporté à Auschwitz reconnaît à travers des grilles d'un collège un des gardiens sadiques du camp où ont été torturées ses jumelles par Mengelé. Il va déclencher chez un jeune procureur l'envie d'en savoir plus sur ce camp dont aucun jeune Allemand ne sait à quoi il correspond. De notre point de vue de Français, on n'en revient pas. Personne ne sait rien à l'époque où ce jeune procureur va mener son enquête : 1958. Il n'a pas la partie facile. Son entourage professionnel lui dit de laisser tomber. Il n'interesse que le procureur général qui était sans doute un résistant de l'ombre et qui l'encourage à persévérer. Il lui faut des preuves conduisant à condamner pour crimes des hommes qui dans des camps ou ailleurs tuaient, martyrisaient des personnes alors que les ordres étaient de les conduire sans en rajouter. Cette histoire reconstitue la lutte menée par ce procureur pour retrouver et faire condamner ces hommes.

Une histoire qui révèle aussi la terrible nature de l'homme soumis à la dictature violente et sans nuance. Qu'aurions-nous fait se demande-t-il quand il constatait que ces hommes ordinaires avaient été les pires des salauds ou que tous les autres n'étaient pas complices mais terrorisés par le système.

Un film important.

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